Des avantages d’un bullet journal minimaliste
“Less is more” – Mies van der Rohe
Je crois qu’il n’y a pas de meilleure citation pour décrire mon approche minimaliste du bullet journal. Ce n’est un secret pour personne, et surtout pas pour qui a déjà un peu exploré ce blog, que mon bullet journal est très épuré et que je ne décore jamais mes pages. Ce choix de la simplicité n’a rien d’un hasard, il me colle complètement à la peau, et j’y trouve de nombreux avantages que je partage avec vous aujourd’hui.
Je vois passer énormément de posts sur le groupes Facebook consacrés au bullet journal des messages de débutants qui n’osent pas se lancer car ils ne savent pas dessiner… En dehors de savoir tracer des carrés, des ronds et éventuellement des lignes droites, tenir un bullet journal ne requiert aucun talent artistique. Le bullet journal est à la portée de tous.
L’essentiel est de trouver son propre style, et son équilibre dans l’utilisation de cet outil d’organisation.
Je vous livre aujourd’hui ma vision du bullet journal, les différentes influences qui l’ont forgée et quelques pistes de réflexions sur les avantages de tenir un journal minimaliste.
Où l’on remonte dans le temps
Comme toute histoire, mon aventure avec le bullet journal a un commencement, mais mon attachement à un style épuré remonte un peu plus loin que mes débuts avec le bujo.
Vous ne le savez sans doute pas, mais avant de commencer ma vie professionnelle et de me tourner vers l’innovation, j’ai d’abord étudié le design pendant 5 ans. J’ai donc été bercée pendant ces années par d’innombrables références, du Corbusier aux Arts and Crafts en passant par le Bauhaus. Et cette culture autour de l’objet et des arts graphiques a énormément influencé mon approche du bullet journal. Je suis de ceux qui considèrent que l’esthétique d’un objet est le prolongement naturel de l’usage auquel on le destine : la forme suit la fonction.
Mon approche fonctionnaliste du bullet journal n’est absolument pas contradictoire avec le fait de dessiner. Le dessin est pour moi un moyen de mieux visualiser mes idées, et non un simple décor.
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au système créé par Ryder Carroll, j’ai tout de suite été fascinée par la simplicité du concept, son adaptabilité et le nombre quasiment infini de déclinaisons possibles. Je trouve d’ailleurs la vidéo de présentation particulièrement inspirante de ce point de vue.
Et si je suis d’abord tombée sur le blog de Boho Berry en cherchant plus d’informations et d’idées, ce sont surtout les articles et le style de Kim de Tiny Ray of Sunshine et Dee de Decade Thirty qui m’ont convaincue de me lancer : leur carnets minimalistes m’ont tout de suite parlé, et mettent parfaitement en avant les avantages fonctionnels du bullet journal.
Je me suis donc lancée avec toutes ces références en toile de fond il y a maintenant un an et demi, et j’ai affirmé au fur et à mesure du temps aussi bien mon système d’organisation que l’esthétique assez simple de mes pages.
Less is more
Plus de fonctionnalité
Si je ne décore pas mon bullet journal, c’est d’abord pour pouvoir concentrer mon énergie sur l’essentiel : la réalisation des tâches que j’y planifie. C’est cette vision très fonctionnaliste du bullet journal qui explique en grande partie le style minimaliste et presque austère de mes pages.
Un code simple et efficace
Le caractère minimaliste de mon bullet journal commence à la racine : j’utilise un code simple, quasiment identique à celui de Ryder Carroll et qui ne fait appel qu’à très peu de clés différentes. Je m’y retrouve très facilement et je ne me réfère pour ainsi dire jamais à mon code que je connais par coeur. Pas de code couleur ou de pictogrammes compliqués à dessiner : pour moi, avoir un système de clé minimaliste c’est aussi fluidifier l’utilisation de mon journal au quotidien, et le rendre d’autant plus efficace.
J’utilise un nombre très réduit de clés pour pouvoir annoter mes entrées très facilement.
Ne garder que l’essentiel
Mon système d’organisation est très proche du bullet journal original, et mon journal est avant tout un outil d’organisation et de productivité. J’adore expérimenter de nouvelles choses et me plonger dans mon carnet, mais ce n’est absolument pas une fin en soi. Je ne garde donc que l’essentiel, et au fur et à mesure de mes essais, je n’hésite pas à éliminer certains modules de mon système. Le critère de sélection est d’ailleurs assez simple puisqu’il s’agit de répondre à une seule question : quel est le bénéfice que je tire de cette page? Si je me rends compte que le bénéfice est inférieur à l’effort que je dois fournir, j’élimine le module (c’est ce qui est arrivé à mon food log et à mes tentatives de pages de gratitude par exemple). Je ne garde ainsi que ce qui me sert vraiment et qui m’aide à réaliser les tâches que je programme.
10 minutes de bullet journal pour 23h50 d’efficacité
L’esthétique minimaliste de mon bullet journal a l’avantage de ne me demander que très peu de temps au quotidien. Même s’il m’arrive de me plonger dans mon bullet journal et d’y passer du temps par pur plaisir, je ne passe pas plus de 10 minutes par jour à faire la liste de mes tâches et à mettre à jour mes collections mensuelles… Et je ne mets généralement pas beaucoup plus de temps à créer de nouvelles pages. Le fait de m’affranchir de toute décoration et de conserver des mises en page très épurées me permet “d’investir” un minimum de temps dans mon journal et d’optimiser le reste des heures de ma journée.
Ma page mensuelle est très épurée et rassemble l’essentiel de l’information dont j’ai besoin : mes rendez-vous, mes objectifs et des listes de tâches hebdomadaires classées en deux catégories (vie personnelle et blog).
Rester pragmatique
Moins mais mieux
L’avantage de tenir un bullet journal en noir et blanc, c’est aussi de faire des économies substantielles sur le matériel que j’utilise au quotidien : pas de budget consacré au masking tape, stickers ou stylos sophistiqués. On peut aussi être très créatifs avec juste un papier et un stylo, et le blanc du papier, la composition des lignes suffisent pour moi à “habiller” mes pages. Le budget que j’alloue à mon bullet journal est ainsi assez modeste : je renouvelle mon carnet et mes stylos tous les trois mois environ pour une enveloppe totale qui ne dépasse pas les 15 euros (soit 5 euros par mois, la majorité de cette somme allant dans mon carnet). Les économies que je réalise en limitant le matériel dont j’ai besoin sont autant d’argent qui peut être investi dans un carnet un peu plus sophistiqué, avec un papier de qualité qui durera dans le temps… ou dans tout autre chose !
Plus de liberté
Le matériel que j’utilise est très minimal, et en dehors des économies que je réalise sur l’achat de fournitures, cela me permet de toujours avoir ce dont j’ai besoin sur moi : mes deux carnets logent dans la couverture de cuir que j’ai fabriqué, et je n’utilise qu’un seul stylo au quotidien (rangé dans le passant prévu à cet effet sur ma couverture de carnet). J’ai toujours également un petit réglet, les stickers qui me permettent de préparer mes pages semaine, et du masking tape noir pour l’edge indexing, le tout logeant largement dans la pochette de mon carnet Leuchtturm. Cette légèreté me permet d’emporter mon bullet journal partout avec moi au quotidien, et de créer de nouvelles collections ou de nouvelles pages dès que j’en ai besoin, sans être dépendante d’une armada de stylos. En fait, j’ai juste besoin d’une table, de sortir mon petit kit compact et c’est parti !
L’ensemble du matériel que j’utilise dans mon bullet journal tient dans une pochette zippée Muji, que je peux très facilement glisser dans mon sac, mais je ne transporte généralement que mon carnet dans sa couverture en cuir avec un stylo, et mon téléphone qui fait office de future log.
Le critère esthétique est primordial pour que la motivation à utiliser son journal soit pérenne, et je ne serais sans doute pas aussi attachée à ce petit rituel d’organisation si mon carnet ne me plaisait pas. Mais comme n’importe quel outil, le bullet journal n’est efficace que lorsqu’il est utilisé. Il faut donc savoir trouver le juste équilibre entre le soin que l’on met à créer de nouvelles pages et le temps disponible pour le faire, le matériel que l’on voudrait et le budget dont on dispose… Et cet équilibre peut parfaitement impliquer de dessiner, décorer et faire de votre bullet journal une petite oeuvre d’art !
Le minimalisme de mes mises en page, le style simple et presque austère de mon journal n’est d’ailleurs pas un choix purement esthétique, c’est en réalité que le reflet de mon approche très fonctionnaliste et pragmatique du bullet journal.
Alors vous êtes #teamminimaliste ou #teamdécoration?
Matériel utilisé :
– Leuchtturm 1917 : Medium, couverture souple, pointillés
– Stylo effaçable Muji (0,4)
– Porte mine Muji
– PaperMate Flair M, noir
– Règle pochoir Ink by Jeng
– Pochette plastique transparente Muji